Appel à communication « Archives publiques, archives privées au XXIe siècle » (23-25 mai 2022)

le colloque de l’association Icarus (International Center for Archival Research) à Paris du 23 au 25 mai 2022 (Centre des colloques d’Aubervilliers) sur le thème « Archives privées et archives publiques au XXIe siècle / Private and public archives in the 21st c. »  https://icarus-28.sciencesconf.org/. Il est organisé par l’Institut de Recherche et d’Histoire des Textes avec le soutien du Campus Condorcet, du Ministère de la culture et des Archives nationales.
L’appel à communication est ouvert jusqu’au 15 février 2022Voir l’argumentaire complet : en français ou en anglais. L’approche est volontairement transpériodique et il s’agit de traiter les modalités actuelles d’étude, de valorisation, de médiation et de prise en compte pour les archives du passé et du présent. Les concepts « public » et « privé » ont été particulièrement problématisés par les médiévistes, notamment dans l’essai de Peter von Moos. L’apport des médiévistes et de leur prise en compte du statut des sources sera donc bienvenu.
Les axes d’étude privilégiés pour la conférence seront les suivants :
  • La pertinence des concepts et leurs conséquences pour les pratiques archivistiques et historiennes. La distinction établie entre « public » et « privé » est, dans les archives comme ailleurs, une création finalement récente. Elle peut sembler évidente, mais elle ne va en fait pas toujours de soi, comme lors de l’emploi de moyens de communication personnels dans des processus de décision institutionnels. Par ailleurs, les traitements et législations afférents peuvent varier d’importante manière selon les pays. Il est donc utile de revenir sur cette dichotomie et les différentes conséquences qu’elle peut avoir, notamment sur les points suivants : (a) nature de la documentation concernée, (b) définitions selon les différents pays ; pratiques d’archives publiques (divers services et échelons), pratiques d’archives privées (archives d’entreprises, archives d’institutions privées, archives personnelles…) (c) informations transmises (quelles différences entre les documents conservés ? La nature publique ou privée des archives contribue-t-elle à former ou à structurer ces informations ?), (d) conditions de conservation et chances de survie des documents, (e) questions de communicabilité (délais, réglementations, exceptions) ; (f) Collecter, inventorier et communiquer : aspects juridiques (conservation, définition et changement des statuts, fonds et collections historiques et ‘restitutions’ du privé vers le public, du public vers le privé, ou d’un État à un autre).
  • Les intersections entre secteurs public et privé dans les questions d’archives ouvrent un large éventail de possibilités, mais aussi de questions à poser. Outre la séparation entre les deux secteurs et les modalités d’organisation de chacun d’entre eux, leurs interactions croissantes appellent à s’interroger. De ce point de vue, « public » et « privé » peuvent qualifier les archives, mais aussi différents acteurs aux positionnements et aux rôles variables – c’est ainsi que des services d’archives publics s’adressant à des personnes privées se tournent tout de même vers « le public ». L’on pourra tout particulièrement explorer : (a) Modalités et outils de valorisation ; (b) étude des publics et des outils de valorisation adaptés ; (c) possibilité de création d’outils transverses ; (d) collecte et valorisation numérique ; (e) implication des acteurs privés dans la constitution du patrimoine public et des acteurs publics dans la gestion du patrimoine privé.
  • Outre les possibilités que les technologies numériques offrent déjà à la collecte et à la valorisation documentaire, des secteurs particulièrement en pointe se développent actuellement, qui peuvent grandement contribuer à ces dernières, mais ne sont pas sans soulever un certain nombre de problèmes tant techniques qu’intellectuels ou éthiques. L’on pourra ainsi évoquer les points suivants : (a) Intelligence artificielle appliquée au patrimoine culturel, notamment (b) impact des outils d’indexation (reconnaissance faciale, indexation iconographique) ou de transcription par ordinateur sur l’accès aux archives ;(c) problématiques technologiques et éthiques
Soumission via le site https://icarus-28.sciencesconf.org/ ; résumé jusqu’à 3000 signes et possibilité de soumettre un document non limité en taille et illustré. Communications attendues : 20 minutes et 10 minutes de questions/réponses.
 

ICARUS (https://www.icar-us.eu/en/) est une association internationale de droit autrichien rassemblant plus de 180 institutions et organisations œuvrant à la préservation et à la communication d’archives ainsi qu’à l’enseignement et à la recherche sur les archives. Les membres sont principalement européens avec plus de trente pays européens, de Malte à la Finlande et du Portugal à la Géorgie, ainsi que cinq institutions au Canada et aux États-Unis d’Amérique.

Réseau de coopération et d’entraide, ICARUS permet à des institutions et à ses membres de découvrir les pratiques et intérêts de leurs homologues dans d’autres pays, ainsi que d’échanger avec des institutions et personnes d’autres domaines, avec des collaborations entre institutions de natures différentes et aux compétences variées : archives nationales, archives d’autres collectivités publiques, mais aussi archives privées, notamment ecclésiastiques, des prestataires de service ou des entreprises privées (numérisation, valorisation, etc.) et des institutions de recherche et d’études : universités, associations, laboratoires de recherche etc. dont le rapport aux archives n’est pas toujours premier, mais est essentiel (par ex. département d’humanités numériques de l’université de Passau, Computer Vision Center de Barcelone).
Le réseau sert à catalyser les projets et à identifier les synergies, toujours sur la base du volontariat de ses membres, qui s’associent chacun aux activités selon leurs intérêts et besoin, tout en réussissant in fine à créer des réalisations communes utiles à tous. ICARUS est notamment porteur des archives virtuelles Monasterium , du portail Matricula rassemblant des registres de baptême, mariage et décès de Belgique, Luxembourg, Allemagne, Autriche, Italie, Slovénie, Pologne, Bosnie et Serbie, et du réseau des Topotheques, archives virtuelles de communautés.