Convocation de l’assemblée générale de la Shmesp (13 nov. 2021)

L’Assemblée Générale d’automne se tiendra le 13 novembre à la Sorbonne (amphi Oury) et par zoom, de 10h à 13h et de 14h30 à 17h pour la table ronde « Libertés académiques et médiation scientifique. Quelle place pour les chercheurs, entre débats historiques et débats de société ? »

 

Ordre du jour

10h-13h

Mémoire des médiévistes décédés
Élection des nouveaux membres du comité

Présentation des nouveaux membres titulaires et des nouveaux membres associés

Préparation de l’annuaire 2022

Rapport financier

Rapport moral

Doctorat et proposition de création d’une commission permanente Jeunes chercheurs

Site et bibliographie de la SHMESP

Nocturnes de l’Histoire Blois

Concours et réforme du CAPES

Congrès et publications (Perpignan, Belgique 2021, Rome 2022, Poitiers 2023, SaintEtienne 2024…)

Rapports sur le CoNRS (Marie Bouhaïk et Frédérique Lachaud) et le CNU (Sylvie Joye)

14h30 – 17h

Table-ronde : Libertés académiques et médiation scientifique. Quelle place pour les chercheurs, entre débats historiques et débats de société ?

Argumentaire ci-dessous.

Comité

Conformément au règlement intérieur, nous vous adressons la liste des nouvelles candidatures au comité :

  • Camille Rhoné-Quer : Aix-Marseille Université
  • Annick Peters-Custot : Université de Nantes

    Organisation

    En raison du contexte actuel son organisation est plus compliquée que d’habitude. L’Assemblée Générale se tiendra en mode hybride, en présence et à distance. Nous vous demandons de lire attentivement les consignes ci-dessous.

     

    Cette année, en plus de la liste des participants demandée depuis quelques années, un pass sanitaire est exigé pour toutes les manifestations hors enseignements, et il reviendra au bureau de les vérifier à l’entrée de la Sorbonne, au 14 rue Cujas (cf. plan). Si vous devez arriver après 10h30, merci de vous signaler par SMS auprès de Damien Coulon.

     

    Le lien de connexion Zoom a été envoyé par courrier électronique à tous les membres. Une salle d’attente a été mise en place pour éviter des intrusions, toujours possibles. Si vous n’avez pas reçu le lien, veuillez écrire au secrétariat.

     

    En vue de la préparation de cette Assemblée générale nous vous demandons donc de vous inscrire avant le 24 octobre sur un fichier partagé, en précisant si vous souhaitez participer en présentiel ou à distance. De même, si vous n’avez pas reçu le lien, veuillez le redemander au secrétariat.

     

    Annuaires

    Il sera possible à ceux qui le souhaitent de récupérer des annuaires 2019 qui n’ont pas encore pu être envoyés. Vous pouvez indiquer sur le même tableau le nombre d’annuaires que vous envisagez de retirer, afin que nous les apportions en nombre suffisant.

    Table-ronde : Libertés académiques et médiation scientifique. Quelle place pour les chercheurs,entre débats historiques et débats de société ?

    Tableronde animée par Annick PETERSCUSTOT (Université de Nantes), avec William BLANC, Franck COLLARD (Université ParisNanterre), ChristopheNAUDIN (Collège Dulcie September Arcueil), Annliese NEF (Université Paris 1)

    Au-delà du champ de l’histoire médiévale, le rôle des enseignant·e·s-chercheur·se·s dans l’espace public, politique, judiciaire et médiatique, est régulièrement discuté et, parfois mis sur le devant de la scène, qu’il s’agisse du rapport sur les questions mémorielles portant sur la colonisation et la guerre d’Algérie[1] et ses suites politiques ou des abus dénoncés par le récent avis du Comité d’éthique du CNRS sur la communication scientifique en situation de crise sanitaire[2]. Le Moyen Âge, pour être plus lointain chronologiquement, n’en est pas moins l’objet de constructions mémorielles vivaces, souvent de création assez récente, mais néanmoins puissantes. Les exemples abondent, parfois en lien avec des actualités spécifiques ou des impératifs patrimoniaux (incendie et restauration de Notre-Dame de Paris), mais plus souvent dérivés de thématiques du domaine social et politique. La période médiévale sert à rejeter l’opposant dans un « Moyen Âge moyenâgeux » ou à se réclamer de précédents illustres. Les mêmes faits ou événements peuvent d’ailleurs être invoqués par plusieurs intervenants avec des lectures opposées. L’exploitation des pratiques médiévales à des fins argumentatives intervient aussi bien dans le débat sur la féminisation des noms de métiers que dans celui du droit à représenter le prophète Mohammed, ou encore, évidemment, sur les contacts interculturels, les mobilités des populations ou les modalités de coexistence de populations de religions, de langues ou d’ethnies différentes.

    Le rapport du Comité d’éthique du CNRS, quoique portant sur un autre domaine, soulève des questions qui s’appliquent aujourd’hui aussi aux études médiévales. Pointant des écarts « à l’intégrité scientifique, à la déontologie et à l’éthique », analysant le rôle « des diverses sources d’informations (institutionnelles, presse, médias, mais aussi réseaux sociaux) », il décrit aussi comment « certains médias de grande écoute ont favorisé une ‘communication spectacle’ volontiers polémique et entretenu la confusion entre vérité scientifique et opinion », dans un contexte où les ressources et le temps manquent pour déconstruire rationnellement des affirmations fausses et présenter les connaissances et incertitudes actuelles. Le populisme scientifique, la défiance face à l’expertise et sa mise en scène médiatique[3] ou le complotisme existent aussi en histoire médiévale (Vikings, récentisme…), comme les « tentatives de judiciarisation du débat scientifique à des fins d’intimidation ». Deux des intervenants de la table-ronde, C. Naudin et W. Blanc, relaxés en première instance et en appel dans une procédure en diffamation lancée par Ph. de Villiers, ont appelé publiquement à la création d’un « vaste service public de l’histoire »[4].

    La table-ronde donnera l’occasion de débattre des conditions d’exercice de la liberté académique et du rôle de la médiation scientifique dans les débats de société. Il s’agira notamment de préciser comment assurer la lisibilité de l’information scientifique dans un espace saturé d’interventions diverses, en posant notamment les questions de déontologie (comment assurer la production d’une information scientifique correcte et assurer la crédibilité, mais aussi la sécurité juridique des acteurs professionnels qui interviennent dans les débats de société ?) et de validation institutionnelle, notamment de la place pour la recherche menée hors du cadre universitaire dans une époque de malthusianisme et de précarité pour les jeunes (et moins jeunes) chercheur·se·s. La validation et la visibilité pourront aussi être discutées au regard des problèmes d’égalité d’accès à la parole publique (invitations surreprésentant les intervenants masculins) et des interventions d’expert·e·s hors de leur champ d’expertise. Les modalités de la médiation scientifique seront également discutées, pour savoir comment nourrir la communication journalistique d’informations validées et débattre de la nécessité d’une stratégie pour occuper le terrain. Ces questions poseront aussi nécessairement celles de l’éducation du grand public à la notion de construction du savoir pour sortir de la communication spectacle et d’une opposition entre interventions en apparence équivalentes.

     

    [1] Benjamin Stora, Les questions mémorielles portant sur la colonisation et la guerre d’Algérie, 20 janvier 2021, https://www.vie-publique.fr/sites/default/files/rapport/pdf/278186.pdf

    [2] COMETS Comité d’éthique du CNRS, Avis n°2021-42. Communication scientifique en situation de crise sanitaire : profusion, richesse et dérives, rapporteur Lucienne Letellier, 25 juin 2021, https://comite-ethique.cnrs.fr/wp-content/uploads/2021/09/AVIS-2021-42.pdf. Résumé en ligne : https://comite-ethique.cnrs.fr/avis-du-comets-communication-scientifique-en-situation-de-crise-sanitaire-profusion-richesse-et-derives/

    [3] Gérard Noiriel, Le venin dans la plume : Edouard Drumont, Eric Zemmour et la part sombre de la République, Paris, 2019.

    [4] Les invités de Mediapart, « Deux historiens relaxés face à Philippe de Villiers », Mediapart, 12 avril 2021, https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/120421/deux-historiens-relaxes-face-philippe-de-villiers.