Lettre de la SHMESP n°139
(mai – juin 2024)
Vie de la société
Chères et chers collègues,
Alors que beaucoup d’entre nous sommes profondément ébranlés au lendemain du premier tour de ces élections législatives anticipées, nous nous permettons de vous rappeler les communiqués auxquels la Shmesp s’est associée ces derniers jours. Le Collège des sociétés savantes et France Universités expriment de la façon la plus claire qui soit les principes auxquels nous sommes attachés pour la défense de la science et de l’université, ainsi que la responsabilité qui nous incombe « Devant l’histoire » (tribune à paraître dans Le Monde dans les jours à venir).
Au-delà de cette actualité, nous continuons à nous engager pour la diversité et le dynamisme de la recherche, de l’enseignement et de la médiation historique.
Nous vous souhaitons, chères et chers collègues un été rassérénant.
Bien cordialement.
Le bureau.
Appel à communication – Enseigner une pratique pour changer la vie : l’expérience ascétique
À la suite du 55e congrès de la Shmesp (Saint-Étienne, 23-26 mai 2024), consacré aux « modèles et expériences ascétiques dans les sociétés médiévales » et en lien avec la thématique « Worlds of learning » proposée par l’International Medieval Congress de Leeds du 7 au 10 juillet 2025, nous cherchons à approfondir la réflexion et identifier comment circulent des modèles ascétiques communs. Nous visons à explorer les questions suivantes : Comment les modèles ascétiques se transmettent-ils et s’enseignent-ils ? De quel type de science ou connaissance se réclament-ils ? Quel rôle jouent les modèles, les institutions et l’informel dans ces processus ? Par expériences ascétiques, nous entendons les diverses modalités de contrainte sur les corps, qu’il s’agisse de pratiques, propos de vie, modèles, règles que s’imposent des individus ou collectifs (ordres religieux, congrégations, confréries, corporations, communautés et corps de tous ordres, y compris politiques), en rupture avec les normes communes ou les traditions, et qui proposent une opération de purification, de sélection, de détachement, d’exemplification, etc. Les expériences ascétiques s’expriment dans les comportements, notamment alimentaires, sexuels et vestimentaires, les modes de vie et les usages de la violence. Elles peuvent se percevoir dans les discours et l’éthique, les représentations, y compris artistiques, et le rapport à la culture écrite et au savoir, comme dans certaines formes de la culture matérielle, l’habitat, qu’il soit communautaire ou non, et l’organisation des relations entre les hommes et les femmes. Ces expériences ascétiques peuvent aussi intégrer le prophétisme, le mysticisme, le renoncement, une attente eschatologique dans certaines de ses dimensions mais ne s’y épuisent pas. Affectant des générations, des individus, des groupes sociaux, les expériences ascétiques ne sont pas seulement une expérience personnelle, vécue individuellement ou à l’intérieur d’un groupe. Elles ont une action vers l’extérieur et peuvent se transmettre, s’enseigner et se propager. Elles peuvent susciter, entretenir ou réactiver des clivages en motivant la notion d’élection. De même, elles suscitent par leur exemplarité un phénomène d’imitation et peuvent fonder la relation de maître à disciple, d’initiateur à pratiquant. De la sorte, ce type d’expérience vécue par un individu ou un groupe s’associe avec un projet plus large de rupture et peut légitimer des projets politiques ou sociaux collectifs ou peut consolider ceux d’hommes et femmes de pouvoir. En outre, l’ascèse peut préparer à la rénovation, à la conversion, à la réforme et à la purification générales, autant de ressorts à sa propagation comme modèle. Elle peut donner lieu à une instrumentalisation et dénouer des crises. Elle est aussi une figure de la violence, de la radicalité, de l’excès. Elle peut conduire au renversement temporaire de l’ordre social, donner un pouvoir de remontrance par le renoncement à tout pouvoir. En cela, elle est un discours politique et une idéologie de rupture. Nombre d’exemples peuvent se mobiliser, depuis les mouvements religieux informels ou structurés, depuis les discours sur la diète médicale et sur le soin de l’individu, jusqu’aux processus politiques et militaires conduisant à des renversements de régimes ou de dynasties, depuis les périphéries et le désert jusqu’aux centres urbains, ou bien dans le cadre de groupes sociaux ou sociétés politiques telles les cours princières ou ecclésiastiques, les communautés minoritaires, les aristocraties et diverses élites dominantes, les métiers, etc. Ouverte aux mondes médiévaux dans leur pluralité, la question, familière aux spécialistes du champ du religieux, concerne aussi l’histoire du politique, de l’économique, des groupes sociaux, l’archéologie, la littérature, l’anthropologie historique, etc. Elle est susceptible d’être traitée avec les sources les plus diverses (hagiographiques, théologiques, ecclésiologiques, littéraires, matérielles, diplomatiques, iconographiques, etc.). Les propositions de communications (en 300 mots maximum et en anglais) sont à transmettre avant le 20 septembre par ce formulaire dédié Framaforms (https://framaforms.org/cfp-enseigner-une-pratique-pour-changer-la-vie-lexperience-ascetique-shmespimc-leeds-2025-date). Les propositions seront évaluées sur la pertinence par rapport au thème, l’originalité et la rigueur méthodologique. On privilégiera les communications qui mettront en rapport la nature de l’expérience ascétique et ses modalités de de diffusion. Avec l’encouragement de l’IMC de Leeds, la Shmesp assurera un soutien financier partiel à ses membres.
Retrouvez l’appel complet (français / anglais) et soumettez votre proposition ici.
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Visant à promouvoir une diffusion large du savoir historique en valorisant des manifestations de qualité et en rendant accessibles les résultats de la recherche au public le plus large, les NOCTURNES DE L’HISTOIRE sont organisées dans toute la France depuis 2021. Tous les passionnés d’histoire, chercheuses et chercheurs, enseignantes et enseignants, professionnels de la culture et du patrimoine, réseaux d’étudiantes et d’étudiants, sont invités à mettre l’histoire à l’honneur le mercredi 26 mars 2025 par des évènements associant ouverture au plus grand nombre et rigueur scientifique.
Après la première édition des Nocturnes en 2021 (en distanciel pour cause de couvre-feu), les Nocturnes ont connu chaque année un succès grandissant, avec en 2024 88 manifestations dans une cinquantaine de villes de métropole et des Outre-mer. Y ont participé des musées, archives, médiathèques, libraires, collectivités locales, universités, laboratoires de recherche, collèges et lycées, sociétés savantes et associations de professeurs, d’étudiants ou de passionnés d’histoire… Voir la liste complète sur le site web dédié : https://nocturnesdelhistoire.com/manifestations-2024/
Les NOCTURNES DE L’HISTOIRE sont organisées par les quatre sociétés d’historiennes et historiens de l’enseignement supérieur et de la recherche (SoPHAU, SHMESP, AHMUF, H2C). Elles souhaitent ainsi favoriser les initiatives locales visant à une promotion de l’histoire devant un public large.
Les quatre sociétés d’historiennes et historiens de l’enseignement supérieur et de la recherche n’organisent pas ces événements ni ne les financent, mais coordonnent les initiatives et la communication nationale et internationale. Elles veillent à garantir la qualité des propositions en accordant le label NOCTURNES DE L’HISTOIRE aux manifestations conformes à l’esprit du projet par leur intérêt pédagogique et scientifique et respectant l’éthique de la pratique historienne. Pour plus de précision, la charte est disponible sur notre site.
Les institutions et porteurs de projet soumis à de fortes contraintes de calendrier pour des raisons de programmation ou de location de salle et nécessitant une réponse anticipée, sont invités à écrire à l’adresse mail des Nocturnes avant la pause estivale en décrivant brièvement leur projet et en précisant à quelle date limite il leur faut obtenir une réponse. Nous traiterons ces propositions avec un calendrier spécifique.
Pour soumettre vos propositions au comité scientifique des Nocturnes de l’Histoire, il suffit de remplir l’appel à propositions en ligne (https://framaforms.org/appel-a-propositions-nocturnes-de-lhistoire-2025-1716985282) ou, à défaut, nous le renvoyer par mail avant le 15 novembre 2024 : nocturnesdelhistoire@gmail.com Le comité scientifique, composé de membres des quatre sociétés organisatrices, fera part de ses décisions à la mi-décembre, avant les congés de fin d’année.
Site web : https://nocturnesdelhistoire.com/ Email : nocturnesdelhistoire@gmail.com
Vous trouverez ici les informations complètes et le formulaire de réponse à l’appel. |
Pour communiquer avec la Société, seules les adresses suivantes, en fonction des besoins, sont désormais disponibles : Les adresses webmaster@shmesp.fr et presidence@shmesp.fr ne sont plus utilisées : merci d’écrire au secrétariat qui transmettra. |
Nous vous rappelons que la cotisation 2024 a été fixée lors de la dernière assemblée d’automne à 25 euros pour les sociétaires et membres associés, et à 20 euros pour les membres associés temporaires. Les cotisations sont la seule ressource de notre société et sont donc indispensables pour lui permettre de poursuivre ses activités. Nous remercions donc les membres qui souhaitent régler leur adhésion pour 2024 de se rapprocher de notre trésorier (tresorier@shmesp.fr). |
Postes, bourses et contrats doctoraux
Nous vous invitons à nous communiquer les annonces de postes, stages et bourses dès que vous en avez connaissance afin d’en assurer la diffusion la plus rapide possible. Elles sont postées, aussitôt qu’elles parviennent au secrétariat général de la SHMESP, sur notre page Facebook (Shmesp – Société des historiens médiévistes de l’Enseignement supérieur), notre compte Twitter (@shmesp) et sur notre site, où nous vous invitons à les consulter.
L’Université d’Angers recrute sur CDD pour 1 an, du 1er septembre 2024 au 31 août 2025, un enseignant en Histoire médiévale. Le service est de 384 héqTD. Le candidat doit être titulaire d’un Master ou d’un diplôme équivalent. |
1. Ingénieur-e d’études (H/F) en analyse des manuscrits médiévaux – CDD 6 mois Participer à l’élaboration et à l’exploitation d’un corpus de sources et de données concernant les manuscrits médiévaux, leur mise en page et leur décor, dans le cadre des travaux de l’IRHT et de l’ÉquipEx Biblissima+ ;
2. Ingénieur-e d’études (H/F) en traitement des données d’autorité et de référentiels anthropo- et toponymiques – CDD 10 mois Participer à la création d’un référentiel commun (noms de personnes et de lieux / entités nommées) pour différentes bases de données des cartulaires et actes médiévaux et préparer son exploitation en interopérabilité.
3. Ingénieur-e de recherche (H/F) en production, traitement et analyse de données textuelles – CDD 16 mois Concevoir et piloter des dispositifs de recherche sur les entités nommées (personnes, lieux, etc.) présentes dans les textes médiévaux (ancien et moyen français, latin), visant à leur détection automatique et à leur alignement sur de référentiels extérieurs : développer et conduire des méthodes d’exploitation, d’analyse de bases de données ou de corpus et en assurer la valorisation ; garantir la qualité et la validité des données produites et des traitements réalisés.
4. Ingénieur-e (H/F) en ingénierie logicielle pour l’analyse de données textuelles – CDD 36 mois Participer à une ou plusieurs phases du cycle de vie des logiciels : analyse, développement, qualification et intégration dans le respect du cahier des charges, des normes et des règles de sécurité ; Participer à l’exploitation d’un corpus de sources et de données concernant les manuscrits médiévaux et leur contenu textuel dans le cadre des travaux de l’IRHT et de l’ÉquipEx Biblissima+ ;
5. Ingénieur-e (H/F) en ingénierie logicielle pour l’analyse de données textuelles TELMA/BIblissima+ – CDD 12 mois Participer à la création, à la correction et à l’harmonisation de données documentaires dans le cadre des bases de données CartulR France / Wallonie / Italie.
6 + 7. Ingénieur-e d’études (H/F) en traitement des données anciennes – CDD 2 x 12 mois Participer à la création, à la correction et à l’harmonisation de données documentaires dans le cadre des bases de données CartulR France / Wallonie / Italie.
8. Postdoctorant (H/F) en humanités numériques et histoire des textes/diplomatique médiévale TELMA/Biblissima+ – CDD 12 mois Mener un projet de recherches en diplomatique/histoire des textes en lien avec les Humanités numériques, dans le cadre des bases CartulR (voir https://telma-repertoires.irht.cnrs.fr/cartulr/page/presentation) et/ou de la plate-forme TELMA, et pour ce faire y développer des outils numériques, afin d’en favoriser l’exploitation et l’interopérabilité des données au sein de ces bases/plateformes et au-delà. Le projet sera défini plus précisément en fonction des propositions faites par le ou la candidat.e, en concertation avec les responsables de celui-ci. |
La Société Française d’Histoire Urbaine (SFHU) ouvre, pour sa 14e session, un concours de thèses qui s’adresse aux jeunes docteur.es en histoire urbaine, ayant soutenu leur thèse durant l’année civile 2023. Par cette initiative, dotée d’un prix de 2000 euros, la SFHU vise à encourager de jeunes chercheurs.ses et à favoriser la plus large diffusion possible de leurs travaux. Le jury peut aussi attribuer un prix spécial doté de 1000 euros. Sont recevables toutes les thèses qui abordent le fait urbain dans son historicité, quels que soient la période, l’espace et la discipline académique (histoire, droit, urbanisme, architecture, histoire de l’art…) concernés. Date limite des candidatures : dimanche 14 juillet 2024 minuit (CET) Formulaire de candidature sur https://sfhu.hypotheses.org/10217 où vous trouverez aussi le règlement. |
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Soutenances
Nous invitons nos collègues à nous signaler les soutenances de thèses et d’habilitation programmées afin que nous puissions contribuer à leur annonce, ainsi que celles qui se sont tenues au cours de l’année 2020 pour qu’elles figurent sur le site de la SHMESP.
Adressez un courriel au secrétariat à l’adresse suivante : secretariat@shmesp.fr
Parutions
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Rencontres scientifiques
Nous rappelons aux collègues qui souhaitent faire part de la tenue d’un colloque de nous en avertir au moins deux mois avant la rencontre. Nous vous demandons également de privilégier systématiquement l’envoi de document en format Word ou Open Office et non le format PDF.
- Du 16 au 19 juillet 2024, 50e Semaine Internationale d’Études Médiévales d’Estella (Navarre) / Semana Internacional de Estudios Medievales (SIEM), Quel Moyen Âge aujourd’hui ?
Pour marquer son 50e anniversaire, la Semaine Internationale d’Études Médiévales d’Estella (Navarre) réfléchira au travail, méthodes et sujets des médiévistes : Quel Moyen Âge aujourd’hui ? Défis mondiaux, nouveaux chemins, autres publics. Voir le programme ici ou sur le site Web de la SIEM : https://www.siem-estella.es/es/programa
L’inscription est gratuite.
Appels à communication/contribution
Le colloque, organisé par le Centre Roland Mousnier et l’Institut de recherche sur les civilisations de l’occident moderne (Sorbonne Université) ainsi que l’association Cour de France.fr, aura lieu du 28 au 29 avril 2025 à Paris (Sorbonne, salle des Actes). Les frais de voyage et de séjour des intervenants seront pris en charge. Les actes seront édités. Modalités de soumission : Les propositions de communication, d’un maximum de 5000 caractères (espaces compris), si possible accompagnées d’une notice biographique ou d’un bref CV, sont à adresser d’ici le 30 septembre 2024 à : violence.colloque2025@gmail.com L’appel à communication complet est ici.
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Vous trouverez ici et au bout de ce lien http://www.cths.fr/co/congres.php l’appel à communications pour le prochain congrès du CTHS. Il se tiendra à Orléans du 14 au 18 avril 2025. Sa thématique : Reconstruire, réformer, refonder. Date-limite : 18 octobre. |
L’Université de Hambourg et l’Université Bordeaux-Montaigne, qui célèbreront en 2025 le dixième anniversaire du cursus franco-allemand d’Histoire « HamBord » agréé et soutenu par l’Université franco-allemande, organiseront du 19 au 21 juin 2025, dans la bibliothèque du Warburg-Haus (Heilwigstraße 116, 20249 Hambourg), un colloque international à l’attention des doctorants et jeunes docteurs sur le thème de la référence à l’Histoire comme mobile d’action, toutes périodes confondues (Histoire ancienne, médiévale, moderne et contemporaine). L’objet de ce colloque est, dans le cadre d’une réflexion sur l’histoire et le devenir de l’Europe, de considérer comment le regard porté sur le passé a motivé hier et motive encore aujourd’hui prises de positions, projets et actions. Souvent, la référence au passé a été instrumentalisée pour créer des conflits, justifier des guerres ou alimenter des antagonismes. Ce n’est toutefois qu’un aspect de la réalité historique. L’ancien président de la République française Georges Pompidou était d’avis que « les peuples heureux n’ont pas d’histoire » : de fait, on a moins étudié les moments où le passé était utilisé pour forger des projets communs. Cette rencontre voudrait donc contribuer en partie à combler aussi cette lacune. On s’intéressera tant à la perception du passé aux divers échelons de la société (du citoyen lambda aux hommes et femmes politiques et autres personnes publiques) qu’à la manière dont on s’est exprimé et on s’exprime sur ce thème (quel que soit le mode de communication : écrit, pictural et/ou sonore) et à la réflexion historiographique susceptible d’alimenter opinions et prises de position ou, au contraire, de s’en distancer. Une attention plus particulière sera portée à l’Allemagne et la France, mais il ne s’agit en aucune cas d’une démarche exclusive : le champ d’investigation porte sur toute l’Europe et des contributions intégrant une réflexion sur l’histoire de pays tiers sera la bienvenue ! Ce colloque sur la référence à l’Histoire comme mobile d’action est donc consacré à la fois aux usages du passé (quel qu’en soit le support ou le mode), aux usages de l’histoire (comme récit du passé) et à l’historiographie (comme science du passé), depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours, qu’il s’agisse, pour les acteurs et actrices, de former des desseins belliqueux ou pacifiques, pragmatiques ou utopiques… Il s’agit de mieux comprendre la fabrique de l’Europe dans sa dimension historique et de réfléchir à son possible devenir. La durée des communications, en français, en allemand ou en anglais, sera de 30 minutes ; dans le cadre d’un atelier spécifique dédié aux élèves de première et terminale de Hambourg et de ses environs et aux étudiants du cursus « HamBord », les participants auront également l’occasion de discuter de leur thème de recherche avec un public plus jeune. Les frais de transport et l’hébergement des intervenants seront pris en charge ; à cette fin, les organisateurs déposeront notamment une demande de subvention auprès de l’Université franco-allemande. Toutes celles et ceux qui souhaitent contribuer au colloque « la référence à l’Histoire comme mobile d’action » en y présentant une communication sont invités à envoyer jusqu’au 15 septembre 2024 au plus tard à philippe.depreux@uni-hamburg.de, karine.sion-jenkis@u-bordeaux-montaigne.fr et nicolas.patin@u-bordeaux-montaigne.fr les documents suivants : – curriculum vitae ; – résumé de la thèse (en préparation ou soutenue depuis moins de six ans) ; – titre de la communication proposée avec présentation succincte de sa teneur. https://www.geschichte.uni-hamburg.de/internationales/ba-hambord.html
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L’histoire rurale et l’histoire environnementale sont deux champs historiographiques proches par nature, mais rarement réunis dans des manifestations scientifiques collectives. Or, l’histoire rurale s’est depuis longtemps faite pionnière en histoire de l’environnement, de l’analyse des modes d’appropriation des espaces pour les cultiver, de la place des paysans et des choix agraires dans la formation des paysages, du rôle des marchés urbains dans le développement d’arrière‑pays spécialisés ou bien encore par l’intérêt porté aux forêts, montagnes et zones humides. Pensons par exemple aux travaux pionniers d’Emmanuel Le Roy Ladurie, de Marcel Lachiver ou d’Andrée Corvol, de Fabrice Mouthon, Aline Durand, ou Jean Guilaine. Il ne sera pas utile ici de revenir sur cette abondante production historiographique mais plutôt de voir dans quelle direction une réflexion renouvelée peut s’inscrire. Par agriculture, il faut entendre toutes les pratiques agraires, qu’il s’agisse de l’élevage, de la culture de la terre, de l’exploitation de la forêt ou bien encore des formes d’agriculture urbaine et hors sol. Que l’on s’intéresse à l’élevage du gros et du petit bétail, de la volaille, des poissons, des produits de la mer ou des insectes, l’histoire de l’agriculture croise l’histoire environnementale et fait appel aux animal studies. Plus encore, le développement de l’agriculture dans ses diverses formes relève à la fois d’une manière de tirer profit des potentialités de la nature et d’un façonnement de l’environnement par l’homme, inscrivant l’agriculture comme un élément moteur de construction paysagère et sociale. On peut, par exemple penser au sarrasin en Bretagne, au maïs dans le Sud‑Ouest, à l’élevage bovin en Normandie. Qu’il s’agisse d’agriculture vivrière, d’agriculture commerciale spécialisée ou de formes mixtes, toutes impriment leurs logiques productives sur l’environnement. Bien que le terme fasse l’objet de plusieurs acceptions selon qu’il est vu depuis le droit, l’écologie ou la géographie, on entendra par environnement la combinaison des éléments naturels (le champ de forces physico-chimiques et biotiques) et socioéconomiques qui constituent le cadre et les conditions de vie d’un individu, d’une population, d’une communauté à différentes échelles spatiales. Plus encore que les autres activités anthropiques, l’agriculture puise dans l’environnement et le modifie. Éleveurs, paysans, bergers, forestiers, agriculteurs participent à construire une bonne connaissance des sols, des plantes, des animaux et entretiennent des systèmes et des formes d’équilibres ou de déséquilibres entre hommes et milieux. Une attention particulière sera également portée sur les impacts, les problèmes et risques générés par les pratiques agricoles, qu’il s’agisse de l’épuisement des sols, des formes de pollutions liées aux produits phytosanitaires – qui sont les mieux connues et les plus documentées, notamment depuis Silent Spring de Rachel Carson (1962) – ou aux autres formes d’externalités, comme les remembrements qui ont parfois abouti à de vastes mouvements d’arrachage des haies bocagères et à une accélération des phénomènes érosifs et d’assèchement des sols ou encore les défrichements et déforestations qui ont favorisé l’érosion des sols. Plus globalement, ces questions soulignent l’importance d’une réflexion sur l’agriculture qui a toujours dû concilier l’enjeu majeur de la sécurité alimentaire et celui de la soutenabilité de ses formes et de ses modèles, que cette soutenabilité soit contrainte par les moyens à disposition, qu’elle soit volontaire et pensée. Les liens entre agriculture et environnement doivent alors s’envisager à plusieurs échelles. Il s’agit d’abord de celle de l’espace de production ou d’élevage qui est le premier niveau de croisement de ces deux questions, la parcelle, l’exploitation, le terroir… Puis, il faut envisager l’analyse en termes régionaux, nationaux et internationaux, par les filières, les bassins d’approvisionnement ou les diverses formes d’externalité à l’échelle internationale. Une même pratique agricole peut ainsi générer des besoins à plusieurs échelles, à l’instar de l’approvisionnement en bois pour la culture de la vigne. Ainsi, en Guyenne, un bassin de proximité fournissait les piquets en châtaignier et en acacia ainsi que l’osier destiné à attacher les ceps aux échalas ou à fabriquer les paniers de vendange. Un plus large bassin, à l’échelle française, fournissait le merrain de chêne destiné aux fûts, venu du Massif Central, mais aussi de la Baltique en fret d’échange via le port de Bordeaux. En cela, l’agriculture mobilise des ressources et des énergies issues d’un environnement plus ou moins lointain et participe à sa transformation. Ce colloque s’adresse aux historien.ne.s, de l’antiquité jusqu’au monde contemporain, pour proposer une approche sur le temps long des liens entre agriculture et environnement en Europe, et pour envisager de manière renouvelée les transformations environnementales liées aux pratiques agricoles. Il s’agira d’interroger le poids du contexte socioéconomique, le rôle des structures foncières, la place du genre et des générations dans le rapport à la terre et au milieu, l’influence des logiques de production, de transformation et de valorisation (marchés et prélèvement du local à l’international, du bourg rural aux métropoles, du commerce de proximité à l’industrie de transformation) ainsi que les modalités d’échanges et de transport dont les aspects pratiques ont un impact sur les produits agricoles autant que les environnements d’origine et de réception. Par exemple, le transport transatlantique du guano, puis du nitrate de soude au XIXe siècle a bouleversé, en moins d’un demi‑siècle, les espaces d’extraction du Pérou et du Chili avec de très forts prélèvements de ressources destinées à traverser l’océan par bateau pour lutter contre l’appauvrissement des sols en Europe. Il a ainsi participé à diversifier les sources d’approvisionnement en engrais et a préparé la voie à la fabrication et à l’utilisation des engrais chimiques, contribuant à la rupture métabolique entre campagnes et villes – c’est‑à‑dire à la rupture du lien entre les villes qui fournissaient, par leurs déchets, les engrais nécessaires au retour des minéraux indispensables à la fertilité des terres agricoles – , mais aussi entre pays développés et pays en développement. Les communications donneront la priorité aux expériences pratiques plutôt qu’aux traités théoriques, aux observations empiriques plutôt qu’aux préconisations scientifiques et agronomiques, et si les savoirs savants seront abordés, ce sera pour mesurer la manière dont ils cohabitent et se mêlent aux savoirs pratiques. Vous trouverez ici l’appel à communication complet. |
Varia
Nous apprenons avec tristesse le décès de l’académicien Piotr Tolochko, médiéviste, président honoraire de l’Institut d’Archéologie d’Ukraine, survenu le 28 avril, à l’âge de 86 ans. |
Le numéro de printemps de Collège info où vous retrouverez un point des actions du Collège des Sociétés Savantes en cours et prévues pour 2024 (voir table des matières ci-dessous) est disponible à cette adresse :
https://societes-savantes.fr/college-info-11-printemps-2024/
N’hésitez pas a contacter la présidence du Collège par mail si vous désirez vous impliquer dans les actions du Collège, ou en proposer de nouvelles. Le bulletin Collège Info n°12 “été 2024” sera publié en juillet 2024. |
La base SIGILLA nouvelle version est désormais en ligne ! Depuis le 19 juin 2024, vous pouvez la consulter au lien suivant : https://tinyurl.com/SIGILLA-IRHT. Nous vous invitons à feuilleter les pages, à retrouver vos sigillants préférés et à découvrir des sceaux jusqu’alors inconnus. La structure et la logique de la base restent les mêmes – seule la mise en page est pour l’instant un peu différente. Ce nouveau SIGILLA est toujours en cours de perfectionnement, mais tout le contenu est accessible, la recherche (approfondie) et la saisie sont désormais possibles. Cette base est le résultat de mois de travail entre l’équipe SIGILLA et l’Institut de recherches et d’histoire des textes, le laboratoire du CNRS qui héberge désormais SIGILLA. Cette nouvelle structure, rendue indispensable par l’obsolescence de la base précédente, assure à la fois la fiabilité, la pérennité et la prise en charge du coût de développement de ce projet et de ses données par une institution de recherches publique très réputée. Elle s’inscrit dans la dynamique de la collaboration de SIGILLA avec le portail BIBLISSIMA dont les financements ont en grande partie permis le prolongement du projet ces dernières années. Elle ouvre de nombreuses perspectives de collaborations avec d’autres projets d’humanités numériques français et européens relatifs aux sources médiévales et modernes. Afin de mieux vous accompagner dans la découverte des fonctionnalités et l’utilisation de SIGILLA, nous vous proposons quelques présentations de la base en visioconférence. Lors de ces présentations, nous vous monterons comment effectuer une recherche et quelques nouvelles fonctionnalités. Vous pourrez bien sûr poser vos questions et nous partager vos impressions et souhaits pour cette nouvelle base. Si vous souhaitez assister à une présentation, nous vous prions de vous vous inscrire pour un des créneaux proposés ce lien : https://forms.office.com/e/yW0e74ZM3i . |