LPR, CP-CNU et projets 2021

Chères et chers collègues,

Nous espérons que vous avez tous passé de bonnes fêtes de fin d’année, malgré le contexte un peu particulier. L’année 2020 est derrière nous, et nous ne la regretterons pas. Elle fut pour beaucoup d’entre nous une épreuve sur le plan tant personnel que professionnel.

La crise sanitaire, dont le moment du bilan n’est pas encore venu, a entravé nos recherches comme nos enseignements, ce dont les étudiants sont les premières victimes. Le recours aux outils numériques et au distanciel, s’il a permis de maintenir une certaine activité et un lien entre nous et avec les étudiants, a très vite montré ses limites. La SHMESP s’est associée à l’appel de la Société mathématique de France demandant une reprise rapide des cours dans les locaux universitaires, et espérons qu’un nouveau rebond de l’épidémie ne viendra pas prolonger encore la situation que nous connaissons depuis de longs mois.

Si les conditions sanitaires s’améliorent, ce que l’on peut aujourd’hui espérer, un premier rendez-vous important sera le 31 mars avec les Nocturnes de l’Histoire, lancées l’an dernier par les quatre associations d’historiens du supérieur mais qui avaient dû être annulées en raison du confinement. Plus de 50 manifestations ont été acceptées, partout en France, ce qui confirme l’intérêt suscité par cette initiative. Entre le 20 et le 23 mai se tiendra à Bruxelles notre congrès annuel, coorganisé avec nos collègues du Réseau des médiévistes belges de langue française, et dont vous recevrez très prochainement le programme et le bulletin d’inscription. Nous espérons vous y retrouver nombreux, car il nous tarde à tous de pouvoir nous voir « en présentiel », comme nous avons désormais pris l’habitude de dire.

Malgré la crise sanitaire, et même en profitant de la faible capacité de mobilisation des universités qui en résultait, le gouvernement a fait passer sa loi de programmation de la recherche, malgré une opposition massive du milieu universitaire et de la recherche. Le Conseil constitutionnel a finalement validé, avec des réserves, les nouvelles modalités de recrutement des professeurs des universités (« tenure track » et suppression de la qualification par le CNU), et n’a censuré que l’article 38 instituant un délit réprimant l’intrusion dans l’enceinte d’un établissement d’enseignement supérieur, considéré comme un cavalier législatif abusif. Pour sévère que soit cette défaite, le combat ne doit cependant pas s’arrêter. La CP-CNU a publié un communiqué annonçant que la quasi-totalité de ses sections ont décidé de suspendre leurs activités jusqu’à nouvel ordre, et demandant à ne pas accepter de siéger dans les comités de visite du HCERES. Elle a également répondu au courrier de la ministre de l’enseignement supérieur de la recherche et de l’innovation, daté du 9 décembre, qui demandait de faire remonter avant la fin du mois des propositions en vue d’une concertation, aussi tardive que précipitée. Ces actions au niveau national sont importantes, et doivent être poursuivies. Le début de cette année sera marqué par la création d’un regroupement de sociétés savantes académiques, prolongeant le travail effectué depuis maintenant deux ans, qui a permis à la fois de dégager des positions communes à toutes les disciplines et de commencer à obtenir une certaine visibilité dans les media. La SHMESP en sera un des membres fondateurs, et gageons qu’il sera à l’avenir un instrument efficace pour peser davantage sur les décisions publiques. Mais c’est aussi à l’échelle de nos établissements, et notamment dans les conseils centraux où nous sommes représentés, qu’il sera possible de limiter les effets néfastes de cette loi, en refusant que nos présidents se saisissent des nouveaux instruments mis désormais à leur disposition, notamment en matière de recrutements. Cette responsabilité est aussi la nôtre, en particulier à l’égard des futures générations de chercheurs et enseignants-chercheurs, pour ne pas aggraver encore un peu plus la précarité qu’ils connaissent et pour garantir la nécessaire équité et la qualité des recrutements futurs.

Nous vous souhaitons à tous et à toutes, ainsi qu’à vos proches, une très belle année 2021.

Le bureau de la SHMESP