Prises de position de la Shmesp : archives 2017 – avril 2021

 

Communiqué commun des Sociétés savantes relatif aux concours – 23 avril 2021

Chères et chers collègues,

Suite à une réunion tenue le 20 avril par visioconférence avec David Bauduin et des représentants de la DGESCO, de la DGRH et de l’IG au ministère de l’Education nationale, de la jeunesse et des sports, les Sociétés savantes représentatives des Historiens du Supérieur et du Secondaire ont publié un Communiqué commun relatif aux concours de recrutement des enseignants du second degré. Vous pouvez en assurer la plus large diffusion, notamment auprès des collègues de vos établissements, concernés par la réforme du CAPES.

Avec nos sentiments dévoués,

Le bureau de la SHMESP

Motion des associations d’historiens de l’enseignement supérieur sur les libertés académiques
– 22 février 2021

Chères et chers collègues,

La société des professeurs d’histoire ancienne de l’université (SoPHAU), la société des historiens médiévistes de l’enseignement supérieur public (SHMESP), l’association des historiens modernistes des universités françaises (AHMUF) et l’association des historiens contemporanéistes de l’enseignement supérieur et de la recherche (AHCESR) expriment leurs plus vives préoccupations face aux propos tenus par Madame Frédérique Vidal, ministre chargée de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, évoquant un supposé «islamo-gauchisme» qui «gangrène[rait] la société dans son ensemble» et auquel «l’université [ne serait] pas imperméable». La SoPHAU, la SHMESP, l’AHMUF et l’AHCESR se joignent fermement à de nombreuses autres associations et instances (CP-CNU, CNRS, Alliance Athéna) pour rappeler le principe d’indépendance des enseignants-chercheurs et que, particulièrement en sciences humaines, le choix de leurs objets de recherche et de leurs méthodes de travail ne doit faire l’objet d’aucune forme de pression ou d’intimidation de la part du pouvoir politique. Enfin, elles déplorent cette instrumentalisation politicienne, signe d’une marque de défiance envers la communauté des enseignants et chercheurs. Les libertés académiques ne sont pas négociables et ne le seront jamais.

Avec nos sentiments dévoués,

Le bureau de la SHMESP

LPR, CP-CNU et projets 2021

Chères et chers collègues,

Nous espérons que vous avez tous passé de bonnes fêtes de fin d’année, malgré le contexte un peu particulier. L’année 2020 est derrière nous, et nous ne la regretterons pas. Elle fut pour beaucoup d’entre nous une épreuve sur le plan tant personnel que professionnel.

La crise sanitaire, dont le moment du bilan n’est pas encore venu, a entravé nos recherches comme nos enseignements, ce dont les étudiants sont les premières victimes. Le recours aux outils numériques et au distanciel, s’il a permis de maintenir une certaine activité et un lien entre nous et avec les étudiants, a très vite montré ses limites. La SHMESP s’est associée à l’appel de la Société mathématique de France demandant une reprise rapide des cours dans les locaux universitaires, et espérons qu’un nouveau rebond de l’épidémie ne viendra pas prolonger encore la situation que nous connaissons depuis de longs mois.

Si les conditions sanitaires s’améliorent, ce que l’on peut aujourd’hui espérer, un premier rendez-vous important sera le 31 mars avec les Nocturnes de l’Histoire, lancées l’an dernier par les quatre associations d’historiens du supérieur mais qui avaient dû être annulées en raison du confinement. Plus de 50 manifestations ont été acceptées, partout en France, ce qui confirme l’intérêt suscité par cette initiative. Entre le 20 et le 23 mai se tiendra à Bruxelles notre congrès annuel, coorganisé avec nos collègues du Réseau des médiévistes belges de langue française, et dont vous recevrez très prochainement le programme et le bulletin d’inscription. Nous espérons vous y retrouver nombreux, car il nous tarde à tous de pouvoir nous voir « en présentiel », comme nous avons désormais pris l’habitude de dire.

Malgré la crise sanitaire, et même en profitant de la faible capacité de mobilisation des universités qui en résultait, le gouvernement a fait passer sa loi de programmation de la recherche, malgré une opposition massive du milieu universitaire et de la recherche. Le Conseil constitutionnel a finalement validé, avec des réserves, les nouvelles modalités de recrutement des professeurs des universités (« tenure track » et suppression de la qualification par le CNU), et n’a censuré que l’article 38 instituant un délit réprimant l’intrusion dans l’enceinte d’un établissement d’enseignement supérieur, considéré comme un cavalier législatif abusif. Pour sévère que soit cette défaite, le combat ne doit cependant pas s’arrêter. La CP-CNU a publié un communiqué annonçant que la quasi-totalité de ses sections ont décidé de suspendre leurs activités jusqu’à nouvel ordre, et demandant à ne pas accepter de siéger dans les comités de visite du HCERES. Elle a également répondu au courrier de la ministre de l’enseignement supérieur de la recherche et de l’innovation, daté du 9 décembre, qui demandait de faire remonter avant la fin du mois des propositions en vue d’une concertation, aussi tardive que précipitée. Ces actions au niveau national sont importantes, et doivent être poursuivies. Le début de cette année sera marqué par la création d’un regroupement de sociétés savantes académiques, prolongeant le travail effectué depuis maintenant deux ans, qui a permis à la fois de dégager des positions communes à toutes les disciplines et de commencer à obtenir une certaine visibilité dans les media. La SHMESP en sera un des membres fondateurs, et gageons qu’il sera à l’avenir un instrument efficace pour peser davantage sur les décisions publiques. Mais c’est aussi à l’échelle de nos établissements, et notamment dans les conseils centraux où nous sommes représentés, qu’il sera possible de limiter les effets néfastes de cette loi, en refusant que nos présidents se saisissent des nouveaux instruments mis désormais à leur disposition, notamment en matière de recrutements. Cette responsabilité est aussi la nôtre, en particulier à l’égard des futures générations de chercheurs et enseignants-chercheurs, pour ne pas aggraver encore un peu plus la précarité qu’ils connaissent et pour garantir la nécessaire équité et la qualité des recrutements futurs.

Nous vous souhaitons à tous et à toutes, ainsi qu’à vos proches, une très belle année 2021.

Le bureau de la SHMESP

Communiqué sur le confinement – 25 novembre 2020

Trois associations d’historiens de l’enseignement supérieur et de la recherche (SoPHAU, SHMESP, AHMUF) entendent réagir à l’annonce faite par le Président de la République le 24 novembre.

Au vu des limites pédagogiques évidentes de l’enseignement à distance, elles jugent injuste que la réouverture des universités ne soit programmée que pour le début du mois de février 2021, alors que les élèves des classes préparatoires et des BTS continuent de recevoir depuis le début du second confinement un enseignement complet en présentiel.

Elles demandent que l’ensemble des activités d’enseignement et d’évaluation des travaux des étudiants puisse reprendre en présentiel au plus tôt, dans des conditions sanitaires adaptées et si l’évolution de l’épidémie le permet.

Sylvie Pittia, Présidente de la Société des Professeurs d’Histoire Ancienne de l’Université

Dominique Valérian, Président de la Société des Historiens Médiévistes de l’Enseignement Supérieur Public

Nicolas Le Roux, Président de l’Association des Historiens Modernistes des Universités françaises

Deux appels à mobilisation – 23 novembre 2020

Le processus législatif concernant la LPR est désormais arrivé à son terme, avec un résultat encore plus catastrophique que ce que nous pouvions craindre. Avant la prochaine étape du conseil constitutionnel, une lettre va être adressée au Président de la République lui demandant de procéder à une nouvelle délibération de la loi, comme le lui permet la constitution. Le bureau de la SHMESP a décidé de la signer, et vous pouvez également le faire à titre individuel en vous rendant sur le site https://mensuel.framapad.org/p/lpr—demande-de-nouvelle-deliberation-9k8f?lang=fr. Cela peut apparaître comme un baroud d’honneur, mais aussi comme la manifestation de notre volonté de continuer à nous battre et à nous faire entendre, comme nous l’avons fait tout au long de la préparation de cette loi.

Par ailleurs, pour les amoureux de l’Italie (et ils sont nombreux à la SHMESP), notre collègue Guido Castelnuovo nous alerte de la décision de la Commune de Rome de mettre en œuvre une procédure d’expulsion de l’Istituto storio italiano per il Medioevo de son siège historique au cœur de Rome. À ce jour, l’Istituto a publié sur sa page Facebook le message suivant : https://www.facebook.com/IstitutoStoricoMedioevo. L’association des médiévistes italiens, la SISMED est, elle aussi, vent debout : http://www.sismed.eu/it/.

Une pétition en ligne a été ouverte https://www.change.org/p/comune-di-roma-la-storia-non-si-sfratta-fef0ac2e-7f12-4113-8d5c-bd9b293dd0a3/psf/promote_or_share (ou https://www.isime.it/index.php).

CNU et LPR – 9 novembre 2020

Voici la lettre adressée par la CP-CNU au Président de la République (ici), ainsi que le communiqué de presse publié aujourd’hui par les Sociétés savantes, auquel s’est associé la SHMESP (ici), à propos de la LPR en discussion au Parlement.

Amendements LPR – 31 octobre 2020

Plusieurs amendements ont été adoptés par le Sénat dans la nuit du 29 octobre, dont trois ont suscité une vive inquiétude dans la communauté scientifique.

La SHMESP, avec d’autres sociétés savantes, a publié un communiqué de presse (ici) pour en demander l’abandon.

Vous trouverez le texte de ces amendements sur le site des sociétés savantes https://societes-savantes.fr/communique-de-presse-retrait-de-3-amendements-senatoriaux-a-la-lpr/.

Par ailleurs la CP-CNU a lancé une pétition en ligne demandant le retrait de l’amendement concernant les procédures de qualification (prévoyant sa suppression pour les élections de professeurs et un régime dérogatoire « expérimental » pour celles de maîtres de conférences), que nous vous invitons à signer : https://www.change.org/p/enseignants-chercheurs-non-%C3%A0-la-suppression-de-la-qualification-par-le-cnu?recruiter=false&utm_source=share_petition&utm_medium=twitter&utm_campaign=psf_combo_share_initial&recruited_by_id=3b8c9b70-19f3-11eb-85d3-a5ed4683737e.

Communiqué Conflans – 17 octobre 2020

Les quatre Sociétés d’enseignants historiens du Supérieur (SoPHAU, SHMESP, AHMUF, AHCESR) expriment toute l’horreur qu’elles ressentent après l’assassinat de leur collègue professeur dans un collège de Conflans Sainte-Honorine. Cet acte de fanatisme fait tragiquement mesurer tout le prix que doivent attacher l’Etat et la société française à l’enseignement des savoirs critiques. Nous exprimons aux proches, aux collègues et aux élèves du professeur défunt nos condoléances. Plus largement, nous adressons un message de soutien à nos collègues enseignants du primaire et du secondaire, premiers acteurs de la transmission des principes de la laïcité, premiers engagés sur le terrain de la diffusion des connaissances et premiers exposés aux ravages de l’obscurantisme.

Sylvie Pittia, Présidente de la Société des Professeurs d’Histoire Ancienne de l’Université

Dominique Valérian, Président de la Société des Historiens Médiévistes de l’Enseignement Supérieur Public

Nicolas Le Roux, Président de l’Association des Historiens Modernistes des Universités françaises

Clément Thibaud, Président de l’Association des Historiens Contemporanéistes de l’Enseignement et de la Recherche

LPPR – 4 septembre 2020

Pendant l’été, et malgré les urgences liées à la crise sanitaire, la loi de programmation de la Recherche (LPR) a suivi son chemin à marche forcée. La ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation a reçu le 27 juillet une délégation de représentants des sociétés savantes, dont la SHMESP. Cette rencontre a permis de lui rappeler le décalage entre les attentes de la communauté scientifique, telles qu’elles ont été exprimées publiquement à plusieurs reprises, notamment par les Sociétés savantes, et le texte de ce projet. Vous en trouverez le compte-rendu ici.

Cette loi sera examinée très prochainement à l’Assemblée Nationale, la semaine du 14 septembre en commission et la semaine suivante en séance plénière. La date de l’examen par le Sénat n’est pas encore connue. Vous pourrez retrouver les textes des projets de loi sur le site des sociétés savantes, où figurent également les recommandations que nous avions élaborées au printemps suite à la vaste enquête menée auprès de la communauté scientifique.

Il ne fait pas de doute, compte tenu de la composition de l’Assemblée Nationale, que ce projet sera adopté. Il est cependant encore possible d’espérer pouvoir l’amender pour en limiter certains aspects particulièrement inquiétants. Dans l’espoir d’influer sur le débat parlementaire la SHMESP, avec 37 autres sociétés savantes couvrant la très grande majorité des domaines de la recherche publique, a réalisé une analyse du projet de loi assortie de pistes d’amendements que nous espérons recevoir le soutien d’une majorité de parlementaires. Ce document a été envoyé officiellement aux rapporteurs du projet de loi, aux présidents des commissions parlementaires concernées et à l’Office Parlementaire d’Evaluation des Choix Scientifiques et Technologiques (OPECST).

Nous avons maintenant besoin de votre aide pour amplifier l’impact de ce texte en sensibilisant personnellement les députés des circonscriptions où vous résidez (et/ou de vos laboratoires) et en nous indiquant les députés que vous avez contactés. Pour cela :

Trouvez l’email de vos députés sur le site de l’Assemblée Nationale.

Personnalisez la lettre type d’accompagnement du document d’analyse et de propositions. Par cette lettre vous expliquerez la démarche et pourrez si vous le souhaitez solliciter un entretien pour faire part de votre expérience personnelle.

Ecrivez à vos députés en joignant la lettre personnalisée et le document d’analyse.

Saisissez sur le formulaire en ligne l’identité des parlementaires contactés pour que nous puissions en garder trace et les relancer si besoin est. Le formulaire est très court.

Le ministère est à ce jour resté sourd à nos propositions, mais les députés, qui doivent commencer à songer à leur réélection dans deux ans, pourraient y être plus sensibles. Sans se bercer de trop d’illusions sur les effets de cette action de lobbying sur la loi à venir, cette démarche collective doit aussi témoigner de notre volonté d’être entendus par une classe politique depuis trop longtemps indifférente devant la dégradation de nos conditions de travail d’enseignants et de chercheurs. Il est donc important que le plus grand nombre d’entre nous puissent y prendre part.

LPPR – 12 juin 2020

Une première version de 7 textes de la future Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche (LPPR) a été rendue publique le 7 juin 2020. Ces textes peuvent être consultés et téléchargés sur le site des sociétés savantes, ici.

Par ailleurs la Société Informatique de France (SIF) a pendant la période de confinement mis en place des conférences pour ses adhérents sur la LPPR. Les vidéos et diapositives de ces échanges peuvent être consultées sur le même site, ici.

Vous trouverez ci-après le texte d’une lettre commune sur cette loi, adressée le 5 juin par plusieurs Sociétés savantes à la Ministre de l’Enseignement Supérieur et à aux principaux acteurs de l’ESR, et à laquelle la SHMESP s’est associée. Le texte en ligne peut être également consulté en suivant ce lien.

Pour une université réouverte à tou·te·s et vivante – 2 juin 2020

Nous vous prions de trouver ci-après un appel visant à réouvrir les universités, auquel la SHMESP souhaite se joindre.

Depuis la mi-mai 2020, un déconfinement a lieu progressivement dans nombre de lieux publics en France (écoles maternelles et élémentaires à partir du 18 mai, lieux de culte à partir du 24 mai, collèges et lycées dans les zones vertes à partir du 4 juin ). Partout, on se réhabitue progressivement à vivre, à travailler et à reprendre des échanges sociaux, en tenant compte de la présence persistante du virus. En contraste avec ce tableau, l’Université sera-t-elle la seule des structures publiques en France à rester fermée aux étudiant.e.s et enseignant.e.s (certains personnels de l’administration et BIATSS ayant peu à peu repris sur place et s’apprêtant à le faire davantage à partir du 2 juin) ? Sera-ce donc le seul lieu qui soit désormais considéré comme pouvant être mis en sommeil jusqu’en septembre, sans que cela choque la société ni la nation ?

Au rebours de ce choix, nous proposons de rouvrir l’université et de lui insuffler de la vie à nouveau, dans le respect des règles sanitaires conjuguées aux divers lieux.

Nos préoccupations sont doubles : elles concernent la période actuelle où tout ne peut être mis en veille pendant trois mois ; elles concernent aussi le temps de la rentrée. Or, ces deux moments sont liés : car comment aborder la rentrée, sans avoir expérimenté, progressivement, la vie de l’université, via un déconfinement, comme cela se fait par exemple à d’autre niveaux d’enseignement, et y compris en maternelle ?

Pour la période actuelle

Ce serait faire fi des besoins criants des étudiant·e·s et des chercheur·se·s que de maintenir tout fermé. Permettre aux étudiant·e·s isolé·e·s par deux mois de confinement de retrouver des espaces propices au travail et aux sociabilités est un enjeu majeur. Autoriser les contacts entre les étudiant·e·s et les enseignant·e·s qui les suivent pour leurs travaux de recherche, c’est permettre de rouvrir certains bureaux, c’est aussi promouvoir des lieux de discussion pour des échanges en petits groupes, en respectant les gestes barrières. Autoriser les étudiant·e·s à retrouver les bibliothèques universitaires (ou des lieux de consultations de livres situés ailleurs) et certains laboratoires est indispensable si l’on veut redonner l’accès aux ouvrages, aux médias et aux résultats d’expériences indispensables à la réalisation des recherches menées. Pour certains étudiant·e·s, des masters et des doctorats sont en jeu. Pour d’autres, il s’agit de retrouver une énergie de travail dans la rencontre fructueuse et les échanges entre pairs. Si c’est possible pour des enfants, de la maternelle au collège, comment cela ne le serait-il pas pour des étudiants, adultes majeurs ? Cela ne peut se faire, bien évidemment, qu’en accord avec les personnels concernés par ces réouvertures et sous le contrôle des CHSCT. Une ouverture ne sera en effet sereine que si elle respecte la santé et la sécurité des personnels, des étudiant·e·s et de tous ceux et toutes celles qui fréquentent ces lieux. Il faudra prendre en compte les cas des personnels vulnérables ou aux pathologies spécifiques, élaborer des chartes à signer par les étudiant·e·s (gestes barrières et nettoyage des sièges et des matériels à réaliser par chacun·e d’entre elleux), il faudra trouver ce qu’il est possible de faire et ce qui serait dangereux de réaliser.

Mais cependant, nous souhaitons affirmer la place essentielle de l’Université dans la vie de la nation, tout aussi essentielle que certains lieux de production de biens et de services (commerces, lieux et spectacles touristiques, lieux de culte, etc.) qui ont été autorisés à reprendre leur activité et qui concentrent pourtant davantage la présence d’êtres humains que des bureaux ou des salles de travail.

Réinvestir progressivement nos lieux de travail nous permettra d’intégrer les comportements visant à nous protéger d’un virus avec lequel nous allons devoir apprendre à vivre, et de montrer s’il sera possible de travailler « en présentiel » à la rentrée.

Pour la rentrée

A partir du mois de septembre prochain, la Ministre de l’Enseignement Supérieur a annoncé des mesures de contraintes sanitaires très strictes pour les universités (4m² sont à réserver à chaque étudiant.e). L’enseignement à distance ou en « présentiel hybride » nous est imposé. Nous ne pouvons nous résigner à recevoir les étudiant·e·s dans ces conditions pédagogiques, à délivrer pour de grandes cohortes — comme c’est le cas particulièrement en première année — des cours magistraux via l’internet, abstraits et avec des interactions possibles avec l’enseignant·e seulement une semaine sur 3 ou sur 4, puisque serait organisé un roulement entre étudiant·e·s présent·e·s au cours magistral telle semaine et ceux et celles qui le suivraient à distance. Ces propositions d’aménagement correspondent à une dégradation majeure des conditions d’études – mais aussi de travail des enseignant·es et enseignant·es-chercheur·es. Elles risquent de conduire de nombreux·ses bachelier·es ou étudiant·es à renoncer purement et simplement à leur inscription à l’université face à l’impossibilité économique d’avoir un équipement numérique rendu obligatoire et devant l’incertitude de ce que l’on peut attendre des études lorsque les conditions de réussite ne sont plus réunies mais que le coût en reste élevé. Il est facile – puisque nous l’avons constaté durant les deux mois de confinement – d’imaginer les conséquences pour des étudiant·es largement laissé·e·s à elleux-mêmes devant un écran intermittent ou un téléphone peu lisible, livré·e·s à la solitude de cours sur le rythme desquels ielles ne pourraient intervenir pour demander un éclaircissement qu’une semaine sur 3 ou 4, coupé·e·s d’une sociabilité qui permet, seule, de donner de l’énergie de travail, grâce à un environnement psychique et intellectuel favorable. Les différents plans qui ont existé (Plan réussite en licence, accueil spécifique des premières années) ont cherché à faire diminuer le taux d’échec en première année. Le cours magistral en première année à distance via l’internet aurait exactement l’effet inverse.

C’est pourquoi, nous refusons cette solution consistant à permettre la fréquentation du cours magistral en amphi qu’une semaine sur 3 ou 4 par roulement, le reste étant organisé en distanciel, et proposons au contraire de mettre en place des groupes supplémentaires afin que chacun puisse accéder aux cours magistraux et aux TD en présence. Il s’agit de faire face à la nécessité d’espacer les individus, tout en les recevant dans un contexte pédagogique acceptable, seul susceptible de leur offrir les conditions d’une réussite réelle. A d’autres niveaux d’études que les premières années, la même question se posera et pourra nécessiter, selon les cas, des aménagements nécessitant dédoublement des TD et des cours. Il ne s’agit pas pour nous de refuser en bloc le recours à des moyens pédagogiques hybrides mais de les réserver pour les cas où ils sont réellement efficaces, adaptés au public et permettant une interaction correcte et productive, avec l’enseignant·e, comme cela existe certainement dans le cas d’étudiant·e·s plus avancé·e·s.

Or, des groupes réduits, cela signifie des moyens supplémentaires pour l’enseignement supérieur et la recherche. Un plan spécifique, pour faire face à la situation que nous traversons actuellement, sera seul à la hauteur des enjeux et des besoins. Des créations de postes sont réclamées depuis longtemps par la communauté des BIATSS et des enseignant.e.s-chercheur.se.s. Et cette année, avec plus d’acuité encore, l’accueil spécifiquement multiplié dans certains cours nécessite des ouvertures de postes, dans l’urgence des postes d’ATER. Les jeunes docteur·es et doctorant·es sont des centaines dans l’attente d’un poste. Bien sûr, ce sont des postes de titulaires qu’il nous faut, mais dans l’immédiat, la demande d’ATER nous semble un horizon possible et indispensable ! Le tutorat renforcé ne peut être à la mesure des enjeux.

Des locaux aussi devront être trouvés pour que, dès que le seuil d’accueil sanitaire est atteint, le cours ou le TD puisse être répété par l’enseignant ou un collègue sur place ou dans un lieu supplémentaire. C’est à l’État désormais que nous faisons appel ! Un fonds destiné à la reprise universitaire après COVID doit être lancé : il s’agit d’abord d’une véritable dotation d’urgence, avant un plan à plus long terme. Il faut donner la capacité aux établissements de proposer une ouverture saine et efficace (recrutements d’ATER, de BIATSS, accès à des locaux nouveaux), dès maintenant et en prévision de la rentrée de septembre à venir ! Pour une université qui revit, il faut dès maintenant décider de déconfiner.

Enseignant·es en universités, nous appelons les collègues et les étudiant·es de toutes les universités à converger sur la demande d’ouverture partielle immédiate et d’un plan de financement exceptionnel de la rentrée et à faire entendre nos demandes, notamment en accompagnant ce texte de leur signature.

Tribunes sur la loi de programmation pour la recherche – 17 janvier 2020

Au printemps dernier vous aviez été nombreux à répondre au questionnaire élaboré par un groupement de sociétés savantes, dont la SHMESP, sur le projet de loi de programmation pour la recherche. Ses résultats avaient permis de proposer une série de constats et de recommandations faisant consensus au sein de la communauté des chercheurs et enseignants chercheurs. Ils avaient été soumis aux trois groupes de travail mis en place par le gouvernement, qui nous avaient par ailleurs auditionnés. Ces propositions, ainsi que celles publiées par d’autres acteurs de la recherche, sont disponibles sur le site des Sociétés savantes académiques (https://societes-savantes.fr/).

À l’automne dernier, ces groupes de travail ont remis leurs conclusions au Premier Ministre (également en ligne sur le site). Si vous avez le courage de lire jusqu’au bout ces textes parfois indigestes, vous constaterez sans mal qu’ils vont dans le sens exactement opposé aux recommandations que nous avions formulées, accentuant encore une logique de compétition – darwinienne pour reprendre l’expression désormais fameuse du PDG du CNRS – à tous les niveaux, pour les équipes comme pour les chercheurs et enseignants-chercheurs, dont le statut et les conditions d’enseignement sont dangereusement remis en cause.

La SHMESP s’est pour cela associée à deux tribunes publiées dans la presse

* Le 22 décembre dans le Midi Libre, puis dans d’autres titres de la presse régionale. Ici en PJ.

* Le 14 janvier dans Le Monde (espace abonnés). Ici en PJ.

Nous les avons également diffusées par nos comptes Facebook (@societe.historiens.medievistes) et Twitter (@shmesp). N’hésitez pas à les relayer largement.

Réforme du CAPES et réaction de la SHMESP aux propos du PDG du CNRS –
12 décembre 2019

En cette période dominée par la réforme des retraites, qui nous concerne tous même si elle n’entre pas dans le périmètre d’intervention de la SHMESP, nous ne devons pas oublier les menaces qui pèsent sur l’enseignement supérieur et la recherche.

Vous avez été nombreux à signer la pétition sur la réforme du CAPES, qui a été publiée en ligne sur le site de Libération (https://www.liberation.fr/debats/2019/12/10/formation-des-enseignants-les-faux-semblants-de-la-professionnalisation_1768132). La liste complète des signataires est disponible ici : https://histeurope.hypotheses.org/ (Il est cependant encore possible d’ajouter sa signature). Des bruits courent d’un report de la réforme ce qui, s’ils sont confirmés, serait une bonne nouvelle mais ne nous dispensera pas de nous mobiliser pour obtenir une réforme qui conserve une place importante aux savoirs disciplinaires et des questions au programme du CAPES, condition d’un maintien de l’histoire médiévale dans la formation des futurs enseignants.

Par ailleurs certains d’entre vous ont peut-être lu la tribune publiée dans Les Echos par le PDG du CNRS Antoine Petit (https://www.lesechos.fr/idees-debats/sciences-prospective/la-recherche-une-arme-pour-les-combats-du-futur-1150759), qui appelle à « une loi ambitieuse, inégalitaire – oui, inégalitaire, une loi vertueuse et darwinienne, qui encourage les scientifiques, équipes, laboratoires, établissements les plus performants à l’échelle internationale ». Une tribune a déjà été publiée dans Le Monde pour dénoncer ces propos inacceptables (https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/12/06/le-darwinisme-social-applique-a-la-recherche-est-une-absurdite_6021868_3232.html), (Retrouvez cet article en cliquant ici pour ceux qui ne sont pas abonnés)

Une pétition a également été lancée (https://medium.com/@ransu.massol/recherche-non-%C3%A0-une-loi-in%C3%A9galitaire-be507f7cf761), à laquelle la SHMESP a demandé à être associée, et que nous vous invitons à signer.

Motion de la SHMESP sur la réforme du CAPES – 6 décembre 2019

Depuis notre Assemblée générale un document de cadrage a été envoyé par le ministère sur le projet de réforme du CAPES (ici). Il confirme hélas nos craintes d’un recul de la formation disciplinaire dans la préparation du concours, et les menaces qu’un tel projet ferait peser sur le maintien de questions aux programmes, et donc de l’histoire médiévale.

Vous trouverez ci-dessous la motion votée par le bureau de la SHMESP, ainsi qu’un appel à signature auquel nous apportons notre soutien.

La Société des Historiens Médiévistes de l’Enseignement Supérieur Public (SHMESP) s’associe à l’APHG, l’AHCESR et l’AHMUF pour exprimer ses vives préoccupations face aux annonces de réformes concernant les concours de recrutement des enseignants du secondaire. Ces projets consacrent en effet un recul inacceptable de la dimension disciplinaire du CAPES, en la limitant à une unique épreuve à l’admissibilité, en l’évacuant complètement de l’admission. La SHMESP s’inquiète de la méconnaissance du caractère bivalent du métier de professeur d’histoire et de géographie que révèle un tel projet. Elle rappelle en outre qu’une solide maîtrise des contenus de la discipline est indispensable à l’enseignant, à la fois pour la construction de son enseignement et pour l’adaptation aux récurrentes réformes des programmes. Le recul de la dimension disciplinaire des concours de recrutement a toutes les chances de limiter l’autonomie des futurs collègues, leur capacité à s’approprier et à transmettre savoirs et compétences, et à terme d’obérer la confiance des élèves à leur égard.

La précipitation avec laquelle la réforme est menée, sans la moindre concertation avec les acteurs concernés et notamment les universités, ainsi que le flou qui entoure la nature précise des épreuves comme les modalités de mise en place de l’alternance ou l’organisation de l’année de transition rendent impossible la préparation des maquettes du nouveau master MEEF pour une mise en œuvre à la rentrée 2020.

La SHMESP demande donc le report d’un an de cette réforme et l’organisation d’une large concertation avec tous les acteurs de la préparation aux concours concernés.

Lettre à la rectrice de l’Académie de Versailles – 19 octobre 2019

Le rectorat de Versailles, qui a toujours accordé avec difficultés des mises en disponibilités et détachements aux doctorants et docteurs, s’est montré cette année particulièrement intransigeant et a refusé presque systématiquement toute discussion pour trouver des solutions. Un collectif de doctorants et docteurs a préparé un communiqué de presse demandant une réunion avec la rectrice, auquel nous souhaitons apporter notre soutien. Au-delà des cas individuels et du rectorat de Versailles, ce problème devient en effet de plus en plus difficile à gérer d’année en année, et nécessite une réponse globale et la plus collective possible.

Une lettre de soutien a été rédigée (accéder à la lettre), qui sera adressée à la rectrice de l’Académie de Versailles avec, si les choses ne se débloquent pas rapidement, copie au DGRH du ministère (qui gère à la fois les carrières du secondaire et du supérieur), au DGESCO et au conseiller du président de la République à l’éducation, Thierry Coulhon, devant lesquels les associations d’historiens du supérieur ont déjà eu l’occasion d’évoquer ces problèmes et qui s’y sont montrés sensibles, ainsi qu’aux cabinets des ministres.

Ce texte a été rédigé à l’initiative de trois associations d’historiens du supérieur (SHMESP, AHMUF et AHCESR), et a reçu déjà de très nombreuses signatures. L’AHCESR l’a diffusé à ses contacts, et il apparaît de ces retours que ce problème déborde très largement des académies franciliennes, ce qui nous conduit à écrire à l’ensemble des membres de la SHMESP (l’AHMUF a fait de même hier).

Pour avoir du poids, il convient en effet qu’il recueille rapidement le maximum de signatures de responsables d’écoles doctorales, d’UFR, d’équipes de recherche, d’universités, de directrices ou directeurs de thèses, en Ile de France et en régions, dans toutes les disciplines concernées.

Nous vous proposons donc de vous associer à cette démarche en signant ce texte et en le faisant circuler auprès des collègues qui pourraient être intéressés, afin de l’envoyer si possible en début de semaine prochaine. Vous pouvez pour cela écrire directement à Dominique Valérian (dominique.valerian@yahoo.fr).

LPPR – juillet 2019

Les résultats des enquêtes menées par les sociétés savantes sur les attentes du milieu académique en vue de la loi de programmation pluriannuelle sur la recherche, auxquelles la SHMESP a été étroitement associée, sont désormais en ligne (https://societes-savantes.fr/sondages/). Ces questionnaires ont recueilli 9000 réponses, et les synthèses ont été communiquées aux groupes de travail mis en place par le gouvernement, qui nous ont reçus au Ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation. Un communiqué de presse a été envoyé (ci-dessous), accompagné d’un certain nombre de propositions qui faisaient consensus entre nous (https://societes-savantes.fr/wp-content/uploads/2019/07/Propositions-pour-la-Loi-de-programmation-pour-la-recherche.pdf). Sylvestre Huet en a rendu compte sur son blog le 2 juillet (https://www.lemonde.fr/blog/huet/2019/07/02/loi-recherche-le-memo-des-societes-savantes/).

Communiqué : Recommandations des Sociétés savantes sur la loi de programmation pluriannuelle pour la recherche

Au moment où se prépare une loi de programmation pluriannuelle de la recherche, un collectif de 19 Sociétés savantes formule des recommandations sur les besoins de la recherche publique fondées sur 9000 réponses collectées lors d’une large consultation de la communauté scientifique organisée entre avril et juin 2019. Les réponses représentent un large éventail de disciplines académiques et sont issues d’enseignants-chercheurs et de chercheurs, permanents et contractuels, répartis sur tout le territoire national et travaillant dans les établissements d’enseignement supérieur, les grands organismes de recherche et des centres de recherche en entreprise.

La convergence des réponses obtenues démontre l’existence d’une voix de la communauté scientifique. Elle permet aux Sociétés savantes d’émettre une série de recommandations significatives sur l’organisation et le financement de la recherche, l’emploi scientifique, et les relations entre recherche publique et société. Ces propositions, ainsi que le cadrage financier qui les accompagne, ont été présentées aux trois groupes de travail mandatés par le Premier Ministre.

Les attentes de la communauté scientifique suscitées par cette loi de programmation pluriannuelle sont fortes. Les Sociétés savantes appellent les pouvoirs publics à profiter de cette occasion unique et à prendre en compte les recommandations formulées par la communauté scientifique, exprimées à travers cette enquête nationale inédite.

Patrick Lemaire,

au nom du collectif de Sociétés Savantes Académiques : Société Française de Biologie du Développement, Société Mathématique de France, Société Française d’Ecologie et d’Evolution, Société Française d’Astronomie et d’Astrophysique, Société des Neurosciences, Société Informatique de France, Société des Professeurs d’Histoire Ancienne de l’Université, Société de Mathématiques Appliquées et Industrielles, Société des Historiens Médiévistes de l’Enseignement Supérieur Public, Société Française d’Optique, Association Française pour l’Intelligence Artificielle, Société Française de la Neutronique, Société Française des Microscopies, Comité National Français de Géographie, Association des Historiens Contemporanéistes de l’ESR, Société Française d’Exobiologie, Société Française de Statistique, Société Française de Virologie, Société Française des Sciences de l’Information et de la Communication.

Consultation du Conseil Supérieur des Programmes – 12 novembre 2018

Comme cela a été évoqué lors de notre Assemblée générale samedi, les propositions du CSP (Conseil Supérieur des Programmes) pour les nouveaux programmes d’histoire-géographie au lycée sont désormais disponibles sur le site du Ministère de l’Education Nationale (cliquer sur ce lien).

En classe de seconde, le volume horaire dévolu à l’histoire ancienne et à l’histoire médiévale, déjà réduit dans les programmes actuels, risque de diminuer encore d’un bon tiers (passage de 15/17h à 10/12h), ne restant pour le Moyen Âge qu’un chapitre sur la Méditerranée aux contours chronologiques (le Moyen Âge) et spatiaux (« civilisations ») vagues. Ainsi présentée, la période est implicitement opposée en bloc à la modernité : la première mondialisation (bien que couvrant, dans le titre du chapitre, le XVe-XVIe siècle), ne commence vraiment qu’avec l’ouverture vers les Amériques, et la Renaissance et l’Humanisme, comme l’Etat moderne ne débutent qu’au XVIe siècle.

La SoPHAU, la SHMESP et l’APHG ont pourtant rencontré à deux reprises Souad Ayada, IG de philosophie et Présidente du CSP. Nous avons demandé d’augmenter l’horaire global dévolu à l’Antiquité et au Moyen Âge et formulé des propositions, notamment pour le thème 1 en soulignant les évolutions que connait la Méditerranée au cours de la période et, pour les thèmes 2 et 3, à travers d’autres exemples proposés dans les « points de passage et d’ouverture » (Christophe Colomb, Charles VII). Notre avis n’a hélas pas été pris en compte, sauf sur deux points, mais qui concernent le programme de spécialité histoire-géographie-géopolitique-sciences politiques en classe de première, qui ne touchera qu’une partie des lycéens.

Les propositions du CSP (qui n’est pas décisionnaire) seront prochainement transmises au Ministre. Auparavant, le CSP organise jusqu’au 20 novembre une consultation sur ses propositions de programmes, qui est ouverte aux professionnels de l’éducation (cliquer sur ce lien). Nous vous incitons fortement à y participer pour défendre une présence significative et une vision moins monolithique et schématique du Moyen Âge. Il suffit pour cela de suivre le lien ci-dessus, puis de donner une adresse électronique où vous sera envoyé un accès à la consultation. Moins de 15 minutes suffisent pour répondre : après deux pages de questions fermées, une expression libre est possible. Profitons-en !

Motion sur la réforme du baccalauréat et Parcourssup – 5 février 2018

Les quatre sociétés savantes d’historiens de l’enseignement supérieur et de la recherche (SOPHAU, SHMESP, AHMUF, AHCESR) et l’Association des Professeurs d’Histoire et Géographie (APHG) expriment leur vive préoccupation à propos de la réforme annoncée du baccalauréat. Le Ministre de l’Education Nationale a annoncé que désormais seules demeureraient quatre épreuves terminales, dont deux obligatoires – philosophie et grand oral – et deux au choix (Le Monde Éducation du 28.01.2018). Cette réforme remet gravement en question la place de l’histoire en terminale. Si elle est appliquée, elle fragilisera le niveau des lycéens qui choisiront l’histoire à l’Université. Notre inquiétude est d’autant plus vive que la mise en place de Parcoursup, dans l’urgence et surtout sans moyens supplémentaires, menace également la transition entre l’enseignement secondaire et supérieur, augurant d’une rentrée 2018 très difficile pour les nouveaux étudiants comme pour les départements d’histoire.

Paris, ce lundi 5 février 2018,

Lucien Bély, professeur d’histoire moderne, Sorbonne Université, président de l’Association des Historiens Modernistes des Universités Françaises,

Franck Collard, professeur d’histoire médiévale, Université Paris-Nanterre, président de l’APHG

Catherine Grandjean, professeure d’histoire ancienne, Université de Tours, présidente de la Société des Professeurs d’Histoire Ancienne de l’Université,

Clément Thibaud, directeur d’études à l’EHESS, président de l’Association des Historiens Contemporanéistes de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche,

Dominique Valérian, professeur d’histoire médiévale, Université Lumière-Lyon 2, président de la Société des Historiens Médiévistes de l’Enseignement Supérieur Public,

Lettre des associations d’historiens du supérieur aux candidats à la présidence de la République – mars 2017

Une lettre a été envoyée par les quatre associations d’historiens du supérieur aux candidats à la Présidence de la République. Les réponses, quand elles arriveront, seront mises sur le site de la SHMESP.

Texte de la lettre :

Madame, Monsieur le/la candidat.e. à l’élection présidentielle,

Les soussignés, présidents d’associations professionnelles d’historiens, agissent avec leurs pairs pour la défense et le rayonnement de la discipline historique, dont il n’est pas nécessaire de rappeler le rôle fondamental qu’elle joue dans la formation du citoyen. C’est pourquoi, à l’approche d’une échéance essentielle dans la vie démocratique de notre pays, ils vous interpellent afin de connaître votre position sur les points suivants :

– L’histoire est mobilisée, et parfois instrumentalisée, par et dans le discours politique. Si cette discipline n’appartient à personne, elle est toutefois au cœur de la construction de récits nationaux fortement divergents suivant les sensibilités politiques. Quelle doit-être, selon vous, la relation unissant un homme/une femme politique et plus encore un chef d’État avec la production et la diffusion d’un discours scientifique sur l’histoire ?

– Les récents classements internationaux des universités révèlent que la chute des établissements français résulte largement d’un taux d’encadrement des étudiants très inférieur aux moyennes internationales (http://www.lemonde.fr/campus/article/2016/09/06/la-france-en-recul-dans-le-classement-mondial-qs-des-universites_4992965_4401467.html). Quel est votre plan pour résorber cette pénurie objective de postes dans le supérieur, qui affecte la position de la recherche et de l’enseignement supérieur français et, par voie de conséquence, son attractivité ?

– Nous sommes des enseignants-chercheurs et à ce titre des formateurs. C’est pourquoi nous nous inquiétons vivement du devenir de nos étudiants, en particulier de nos docteurs, dont un trop grand nombre est en situation de précarité. Face à la pénurie criante de débouchés, notamment à l’université et au CNRS, quelles mesures entendez-vous mettre en œuvre pour améliorer la situation et surtout la résorber, en donnant à ces jeunes de meilleures perspectives de carrière en France ?

– Les concours du CAPES et de l’agrégation constituent actuellement la principale voie de recrutement des enseignants du secondaire. Comment voyez-vous l’avenir de ces concours ?

– Un certain nombre de ces docteurs, mais aussi des doctorants, réussissent les concours d’enseignement et travaillent dans des établissements secondaires, collèges ou lycées. Que proposez-vous afin que leur position de chercheur soit prise en compte par les chefs d’établissement, leur permettant ainsi de concilier leur engagement professionnel et la poursuite de leur activité de recherche ?

– Les bibliothèques universitaires constituent l’un des outils privilégiés par les étudiants durant la totalité de leurs études. Or, à bien des égards, nombre de ces bibliothèques sont dans une situation financière déplorable, tant en moyens humains (manque de personnel, réduction des horaires d’ouverture) qu’en moyens financiers (réduction de l’achat d’ouvrages ou des abonnements à des bouquets numériques). Quelles solutions envisagez-vous afin de remédier à cette carence très dommageable pour la formation de nos étudiants ?

Madame, Monsieur, le/la candidat.e à l’élection présidentielle, nous vous remercions par avance de l’intérêt que vous voudrez bien porter à ces quelques questions. Nous porterons vos réponses à la connaissance des membres de nos associations, attachées au développement et au rayonnement de la formation universitaire de haut niveau dont notre pays a besoin dans un environnement international de plus en plus concurrentiel.

Veuillez recevoir, Madame, Monsieur, l’expression de notre haute considération.

Catherine Grandjean, Présidente de la SoPHAU : Société des Professeurs d’Histoire Ancienne de l’Université

Dominique Valérian, Président de la SHMESP : Société des Historiens Médiévistes de l’Enseignement Supérieur Public

Lucien Bély, Président de l’AHMUF : Association des Historiens Modernistes des Universités Françaises

Jean-Claude Caron, président de l’AHCESR : Association des Historiens Contemporanéistes de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche