Soutenance de thèse d’Aurore Gasseau (27 nov. 2021)
Aurore Gasseau soutiendra le 27 novembre 2021 une thèse de doctorat intitulée Le livre d’heures à Metz à la fin du Moyen Âge. Archives de la dévotion des élites urbaines (1270-1490). La thèse est codirigée par Philippe Lorentz (Paris-Sorbonne) et Isabelle Guyot-Bachy (Université de Lorraine). Le jury sera composé, outre le directeur, de Mireille Chazan (université de Lorraine), Laurence Ciavaldini-Rivière (Université Grenoble-Alpes), Cédric Giraud (Université de Genève) et Xavier Hermand (Unviersité de Namur)
Résumé :
Quarante-et-un livres d’heures à l’usage liturgique du diocèse de Metz, aujourd’hui dispersés dans des institutions et collections de par le monde, témoignent du profond intérêt que portaient les hommes – et surtout les femmes – du milieu échevinal messin pour cet instrument de piété. Ces manuscrits présentent dans leurs structures, dans leurs composantes textuelles et visuelles l’empreinte des espoirs et des craintes qui animaient ces croyants. Par le style de leurs décors, la majorité d’entre eux témoigne de l’existence d’une production locale enluminée, où s’entremêlent des caractéristiques picturales françaises et germaniques. Une étude en archives confirme la présence continue dans cette cité d’artisans du livre entre 1270 et 1490. Destinés aux membres d’un même groupe social, les nombreux témoins du corpus messin de livres d’heures se prêtent particulièrement à une approche comparative : les régularités qui s’en dégagent attirent l’attention sur l’existence d’une expression locale de la dévotion et éclairent la culture, les mentalités et les sociabilités des patriciens de Metz. Si ces ouvrages se conforment généralement aux standards du livre d’heures franco-flamand et font une large place aux prières en langue romane, ils possèdent un caractère germanique – notamment visible dans les thèmes iconographiques situés en ouverture de ses offices et prières – reflétant la situation de Metz aux confins de l’Empire. Certaines discordances apparaissant dans quelques manuscrits, comme l’ajout de prières paraliturgiques, d’éléments de féminisation et de menus objets de dévotion, apportent de plus un éclairage sur des pratiques plus individuelles, qui appartiennent au domaine de l’intime et de la religion domestique.